Dans les coulisses du parc Disneyland Paris, des artisans d’art veillent chaque jour à apporter un peu de magie aux visiteurs.

Doreur à la feuille d’or, vitrailliste, cordier, tapissier, chapelier… ils sont plusieurs dizaines à s’activer chaque jour pour faire vivre la magie aux 15 millions de visiteurs annuels venus se divertir à Disneyland Paris. Avec le sens du détail comme principale exigence, ces artisans aux métiers d’exception œuvrent en coulisses à la maintenance du parc d’attraction, première destination touristique d’Europe.

Dans la gigantesque enceinte de Marne-la-Vallée, les petites mains exercent leur savoir-faire dans des ateliers cachés de tous. Le résultat de leur travail est pourtant visible sept jours sur sept par le public. Ainsi, deux peintres en lettres et deux peintres décorateurs réalisent et restaurent les 2 000 enseignes des boutiques et restaurants de Main Street, U.S.A, la rue commerçante du parc. “Disney possède un lettrage qui lui est propre”, nous explique Céline Van Hoost, tandis qu’elle œuvre sur la devanture de Meet Mickey Mouse à l’aide de pinceaux en poils de martre particulièrement fins.

L’ancienne stagiaire, qui travaille depuis plus de vingt ans dans l’entreprise américaine, maîtrise également à merveille la manipulation des feuilles d’or 24 carats : “Pour que l’objet brille de mille feux, il faut que le support soit brillant en dessous, ce qui demande de bien le préparer en amont.”

Non loin de là travaille Eric Peigné, artisan verrier. “Il y a des centaines de mètres carrés de vitraux dans les parcs, que l’on retrouve sur les fenêtres, les lanternes ou le château de la Belle au bois dormant. Quand ils sont cassés, on doit les réparer et les restaurer”, explique ce créateur passionné. Et pas question d’improviser : les artisans, quelle que soit leur spécialité, doivent suivre à la lettre les indications des directeurs artistiques américains consignées sur des fiches techniques. Des instructions communes à tous les parcs Disney à travers le monde. Du choix des couleurs aux matières utilisées, le moindre détail a été pensé.

“La créativité n’est pas exploitée à 100%, car il y a un cahier des charges très strict à respecter, confirme Patrice Vigean, responsable des ateliers centraux. Le challenge est donc de reproduire chaque détail à l’identique.”

La barre est mise très haut pour ces artistes, à l’instar de Morgane Fardoux. Peintre décoratrice et accessoiriste, elle exerce son talent à l’atelier de “figure finishing“, où l’on s’occupe de redonner un coup de jeune à tout ce qui a des yeux (personnages, animaux…). ” Il peut y avoir un peu de frustration mais nos tâches sont très variées”, avoue l’ancienne stagiaire, en posant un à un les poils de barbe d’un pirate un peu trop porté sur le rhum !

La même exigence est demandée aux ateliers de couture, qui emploient 45 personnes. Dans ce hangar sont imaginés et créés les costumes de Mickey, Minnie et leurs amis, mais aussi ceux des danseurs, des acteurs et des “audio-animatronics” (des robots qui s’animent avec de la musique). “Je dois tenir une qualité constante pour les visiteurs. Ma plus grande satisfaction est de voir la joie sur leurs visages”, confie Vanessa Assenard, coiffeuse et perruquière, qui vérifie chaque matin l’état de toutes les coiffures, sourcils et barbes des robots des attractions It’s a Small World, Pirate of the Caribbean et Phantom Manor.

Une attention particulière est donnée aux robes des plus belles princesses, qui peuvent nécessiter… plus de mille heures de travail. “Le choix des matières est très délicat, car il doit répondre à beaucoup de critères auxquels les visiteurs ne pensent pas. Les matières doivent être robustes, légères, durer dans le temps, résister au nettoyage quotidien et aux intempéries… tout en restant belles“, précise Suzan Surrel, senior manager des ateliers décoration, couture et identité visuelle. Rien n’est trop beau pour faire rêver petits et grands !