La plus importante fête foraine de France n’a pas pu ouvrir sur la pelouse de Reuilly (XIIe), à Paris. Les professionnels, qui y montaient leurs attractions mi-mars, se retrouvent confinés sur le site. Et en très mauvaise posture financière.

A coté de lui, les attractions sont démontées, désarticulées. Lui aussi, symboliquement. Au cœur de la Foire du Trône, sur la pelouse de Reuilly, à Paris (XIIe), Aurélien Hector exploite un restaurant itinérant de 250 couverts réputé pour son porcelet cuit à la broche. Le forain participe chaque année à une demi-douzaine d’événements de longue durée à travers la France. Et la plus grande fête foraine du pays, qui devait se dérouler du 27 mars au 24 mai, n’est pour lui pas une mince affaire : elle représente 40 % de son chiffre d’affaires annuel.

« Nous étions en train de nous installer lorsque l’annulation a été décidée », rappelle-t-il. C’était son premier rendez-vous de l’année. Aurélien Hector est consterné et plus qu’inquiet. Son deuxième contrat le plus important est celui qui le lie à la célèbre Fête des Loges, prévue en forêt de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) du 26 juin au 16 août. Impossible, pour l’heure, de savoir si le rendez-vous sera maintenu.

A la Foire du Trône, quelque 220 familles inscrites au registre du commerce sont actuellement confinées. La ville de Paris a autorisé les occupants à rester sur le terrain jusqu’à la mi-juin. En faisant le tour du site, le restaurateur passe devant le King en plein démontage. C’est le plus gros des grands huit européens, dont le transport nécessite la bagatelle de… 26 semi-remorques.

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Une heureuse solidarité entre collègues

« Contrairement à ce que pourraient penser les gens, posséder un manège de cette envergure ne signifie pas que l’on est riche, bien au contraire. » La logistique est très lourde, explique-t-il, tout comme les frais d’entretien et de maintenance. Pour acheter un manège de ce type, mais plus petit, il faut en moyenne investir cinq millions d’euros, donc s’endetter pendant des années, précise ce membre actif de la fédération des forains de France.

« Il y a des situations particulièrement dramatiques chez les jeunes collègues qui viennent d’ouvrir leur affaire et commencent leur carrière », souligne Aurélien Hector. Heureusement, la solidarité est très forte chez les confinés de la Foire du Trône. « J’ai offert aux collègues la tonne de pomme de terre que j’avais stockée pour les clients », raconte-t-il. Un autre a, lui, mis à disposition de tous ses palettes de boissons.

Sur place, les entrepreneurs et les leurs ont pu bénéficier d’un test de dépistage du coronavirus. Aucun cas n’a été déclaré positif. En attendant des jours meilleurs, sur la Pelouse de Reuilly qui abrite la Foire, chacun bricole de son côté. Entre professionnels, on échange, on s’organise même pour trouver un fonctionnement adapté aux mesures liées au Covid-19, « si d’aventure l’autorisation de reprendre le travail nous était donnée après le 11 mai, indique le restaurateur. On est tous prêts à mettre en place des mesures barrière, quitte à accueillir un public moins nombreux. »

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Source : leparisien.fr

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