« It’s a small world (after all) » : un air qu’on oublie pas !

by Mister Andro
Publié le Dernière mise à jour le 21 minutes de lecture

Lorsqu’on songe aux chansons des attractions Disney, la petite mélodie entêtante de « it’s a small world » nous vient immédiatement à l’esprit. Il est vrai qu’une fois qu’on l’a entendue, il est difficile de s’en défaire.  Mais d’où vient la magie de ce thème enchanteur ?

Un air… de famille

A l’origine de cette chanson dédiée aux enfants du monde entier, il y a un duo d’auteurs-compositeurs touchés par la grâce, les frères Robert et Richard Sherman, eux-mêmes héritiers d’une longue tradition musicale internationale. Leur grand-père, Samuel, avait en effet quitté la Russie pour l’Autriche-Hongrie en 1903 où il était devenu maître de concert et premier violon de la cour de l’empereur François-Joseph, avant d’émigrer finalement aux Etats-Unis. Son fils, Albert, pianiste autodidacte, fut l’une des grandes figures de la Tin Pan Alley de New York, véritable vivier des compositeurs de chansons américains et, à leur tour, Robert et Richard reprendront le flambeau pour devenir les légendes Disney que l’on sait. Walt aimait particulièrement leur capacité à parler de choses sérieuses de manière simple et légère, et c’est la raison pour laquelle il leur confiera l’un de ses projets les plus emblématiques, Mary Poppins (1964).

Un sentiment d’harmonie

La création de « it’s a small world (after all) » est aussi un coup de chance. L’année 1964 est celle de la Foire Internationale de New York, pour laquelle les Studios Disney concevront plusieurs pavillons. Au départ, les frères Sherman devaient se cantonner à une seule musique, celle du Carousel of Progress. Mais voilà qu’un problème surgit sur un autre pavillon, alors baptisé Children of the World. Dans le projet d’origine, des poupées du monde entier étaient censées chanter chacune son hymne national. Mais au lieu de susciter un sentiment d’harmonie, tous ces airs différents joués en même temps créent une véritable cacophonie. Walt décide donc de faire appel aux frères Sherman pour résoudre ce problème. Il les fait venir sur le plateau n°2 (Stage 2) des studios pour leur montrer la maquette de l’attraction et leur demande de créer une chanson très simple, une même mélodie qui pourrait être reprise par toutes les poupées, chacune dans sa langue maternelle. Il emploie alors certains mots – « small world », « after all » – qui résonnent dans la tête des musiciens comme un titre de chanson….

La solution la plus simple….

Les frères Sherman s’attèlent immédiatement à la tâche. Ils se rappellent les recommandations de Walt : « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une sorte de rondeau, à la manière de ‘Row, row, row your boat’ ». Ils imaginent dès lors une mélodie en deux parties, suffisamment simples pour qu’on puisse les superposer sous la forme d’un contrepoint. Ce mélange d’unité et de diversité symbolisait ainsi parfaitement l’esprit de l’attraction.

Mais cette mélodie leur paraît trop simple, et ils décident de composer deux autres chansons, plus complexes, ne sachant pas laquelle ils allaient présenter à Walt. Après deux semaines de travail, ils reviennent finalement à leur première intention, qui remporte immédiatement l’adhésion de Walt.

Or, si les notes sont les mêmes, le style de la version qu’ils lui présentent s’avère assez différent de celui qui figurera dans l’attraction. Il s’agit d’une ballade lente et délicate, une « prière pour la paix ». Mais Walt a une autre idée en tête. Il demande alors aux musiciens d’accélérer le tempo, et de changer de langue. Les deux frères ne connaissant que l’anglais, ils improvisent des langues imaginaires et font rire tout l’auditoire, ainsi définitivement gagné à cette cause. Au final, leur chanson aura un tel succès qu’elle donnera également son nom au pavillon lui-même.

Le concert des nations

Pour la version originale de l’attraction, le musicien Bobby Hammack créera pas moins de 29 orchestrations internationales du fameux thème, chanté en six langues.

Et pour la version de Disneyland Paris, le compositeur John Debney (Le Livre de la Jungle, 2016) composera un tout nouvel arrangement, très symphonique, interprété par les 60 musiciens du London Chamber Orchestra. Il y ajoutera des instruments typiques des pays traversés, de la cornemuse pour l’Ecosse au marimba pour l’Amérique latine, en passant par le sitar indien et les tambours japonais. Les chœurs chantent quant à eux en anglais, français, espagnol, allemand, italien, danois, portugais, arabe et hébreux et certains d’entre eux ont même été enregistrés par des enfants dans leur pays d’origine.

Quand on songe que John Debney avait l’habitude, alors qu’il n’était encore qu’un bambin, de venir écouter les frères Sherman travailler dans leur bureau (son père, Lou Debney, fut un producteur Disney bien connu), et que c’est lui qui est devenu l’arrangeur d’une de leurs plus célèbres chansons, on se dit que, vraiment, le monde est petit !

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